De
l'ombre surgira le mouvement d'un regard sacré vers toi, la nymphe
voilée de nos bonnes intentions. Dans ta nuit sourde l'image
fredonnée d'un vent léger danseur infatigable, le souffle au raz de
la chair des femmes toujours prêt à dévoiler la boulimie rentrée
de ces affichées vierges regards tournés vers le Bien, tête
doucement inclinée vers les pensées du Dieu, mains jointes entres
seins et ventre; là où court le frisson déraisonnable d'une chair
qui s'ouvre à l'appétit du mâle.
Et aux prières de l'esprit se
mêlent les soupirs d'un chant à fleur de peau, silence bruyant où
le psaume divin parcourt la surface d'une servante offerte à son
seigneur. Et les prières divinement murmurées courent en caresses
saintes au plus profond des lieux d'un corps qui doublement
s'abandonne. Et la grâce faite sublimation s'introduit au cœur de
la nef d'où remontent en respiration grégorienne la glorification
d'un amour fait d'une femme pénétrée de dieu.
Et
tu écoutes la ferveur croyante entre chair et spirituel invoquer
dans ses élans le choc d'une parole divine qui se pare des vertiges
d'une passion d'homme. Et dans ton ascèse de croyante au plus fort
du jeûne et de la solitude se lève en toi l'ardeur étrange d'une
apparition vibrante et dure outrageusement dévorante qui imprime
dans ta voix le souffle de ce vent tourbillonnant au centre de ta
foi.
© texte propriété Joel Carayon
© texte propriété Joel Carayon
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