Je vis le
nez dans le troupeau.
Dans la chaleur
de mes frères.
De la vie
ne verrai que leurs fesses.
J’avance
et je pense.
Je pense.
Pas plus
loin que le bout de mon nez.
J’y
veille !
Je pense ma vie au troupeau.
Ma vie
qui passe au pas l’un de l’autre.
Dans la
pénombre du nombre.
La
certitude de l’ignorance.
La tête
fourrée au musc familier.
Dans les
poches, les oreilles,
devant
les yeux ;
des
images,
des menus
déroulants,
des
machines à conseiller.
J’avance gourmands de catalogues,
De gloire
et de célébrités.
Le bonheur
d’une Lolita ?
Boîte à ne
pas penser au parfum de roses.
J’y
veille !
Mais les
idées qui me soudoient
sentent
l’envie d’aller voir
par-dessus
les têtes.
Faut
pas !
J’ai levé
les yeux.
Fallait
pas !
J’ai vu
des fleurs qui ne fleurissent que la nuit.
Je les ai
vues!
Ça donne
envie d’aller là-haut !
Faut pas.
Faux
pas !
Depuis j’avance
tête à cul.
Du dedans
je regarde ma prairie.
Je vis
fade.
Heureux
du dehors uniquement.
Mes
pensées me poussent hors du troupeau…
J’ai
perdu les yeux de Lolita.
© texte propriété Joel Carayon
© texte propriété Joel Carayon
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