mardi 27 mai 2014

Le royaume d'Orphée

http://pedagogie.ac-toulouse.fr
Cet empire par dessus mon âge, brillant dans son miroir des couleurs de l'été, où je me plais à contempler jusqu'aux larmes la joie provocante de l'enfant sans tourment. Dans le prisme des jours, mon pays de l'été, mon butin de soleil où brillent mille feux des années reculées, et mon œil d'aujourd'hui à son verre collé. Mon royaume avec l'éclat de l'innocence, son reflet mouillé des larmes versées pour les rêves brisés. La nostalgie de ces belles journées, colorée aux rouges de leurs coquelicots, que la brise tiède pénètre de son chant, ma nostalgie, comme une lame brillante tranche le coquelicot. Enfant ne te retourne pas. La nostalgie brûle l'or des enfants.
©  texte propriété Joel Carayon

lundi 26 mai 2014

Au bord du zinc

Quelque part en Douce France,  au lendemain des « Européennes », une voix comme une conscience questionne et ON lui répond de sa ville, de son village, de son quartier, sinistrés, du bord du zinc, de la marne ou du Rhône, ou d'ailleurs.

mardi 20 mai 2014

Chansongs

Amarcord (Fellini)
Elles s'enroulent puis se déroulent, régulièrement se déploient les unes après les autres, sonnent sur nos cordes, vibrent sur nos anches. Elles se balancent et frappent sur nos peaux, s'épanchent en échos. Elles roulent régulières, sur nos paupières emportent nos rêves, ouvrent nos horizons, s'invitent dans nos vies, y coulent en rires légers, se moquent de nos maladresses, découvrent nos faiblesses ou lèchent nos plaies. Bavardes, elles nous étourdissent de leurs refrains sans fin, nous bousculent nous enroulent, nous déroulent en longues mélodies, s'animent sur nos corps, se posent sur nos épaules, ondulent contre nos tailles, vibrent entre nos mains, résonnent dans l'épaisseur de nos chairs. Graves, elles s'appuient sur nos vies, s'attardent dans leurs mélancolies, remontent de nos mémoires, émoussées pour s'être trop longtemps arrêtées auprès de nos guerres. Elles recouvrent nos âges de leurs plaintes et frissonnent sur des accents passés, entonnent des refrains diaphanes puis meurent étouffées par leurs propres cendres, dans leurs yeux l'ombre des pas qui ne seront plus dansés. Chaque saison les renouvelle, tisse sur ces chants de nouvelles arabesques où nous jetterons nos filets, enfiévrés de pêches miraculeuses dans des océans de reflets.

©  texte propriété Joel Carayon

lundi 5 mai 2014

la mer et ses reflets

http://www.monique-pietri.fr
Pépiement de l'azur palpitement d'arbres, qu'une eau lisse réfléchit généreusement pour qui voudrait s'en abreuver. Pépiement d'un ciel pur à la pointe du jour, frémissement de feuillage au passage d'un vent léger. Sourire de l'enfant des mers au soleil levant. Blanc de mouette en pays de bleu. Bleu symphoniquement bleu. Pépiement de l'azur palpitations marines, caresse d'un vent qui se répand puis se perd entre l'air et l'eau. Sourire de l'enfant bleu. Symphoniquement bleu. Ridules des ors nouveaux à la fleur des flots, le calme des arbres pour des yeux avides.
Que ce qui peut voler en moi s'envole cueillir le rêve, rêve de l'enfant du levant que ce qui peut nager en moi profondément plonge cueillir la matrice de nos songes tout au fond de la mer, tout au fond de nos yeux symphoniquement cieux. Blanc à la pointe des ailes, blanc sur la vague vague dans le ciel ciel perdu dans la mer mer profondément bleue dans le fond des yeux, rêves perdus en mer que les vagues jettent sur le bord de nos vies. Soleil douloureusement d'or que le vent agite sous l'aile des mouettes, douloureusement d'or quand elles plongent  au cœur de nos vies inexorablement lustrés par leur vol régulier. 
Et mon aile prisonnière d'un rivage qui me ronge. 

©  texte propriété Joel Carayon