jeudi 8 juin 2017

Nouveau monde

Là- bas vers l’orient
(Photo Xanthe- Sorbet (flickr) )
de nouveaux maîtres se lèvent.
Dans leur regard l’audace de la jeunesse,
demain leur fait de grandes promesses.

Ils campent sur leurs frontières face à face,
crient « nous sommes les nouveaux impétrants »
sur un océan qui n’a plus rien de pacifique,
refoulent vers l’ouest un monde qui s’incline.

Dans l’air, l’eau, sur la terre aussi,
des forces inconnues s’organisent
en troupes de cyclones, de raz de marais, de tsunami.
La menace vient des pôles, gonfle dans la fonte de leur glace.

Moi, à cheval sur les deux époques,
des guerres du passé je garde la trace ;
de l’aube nouvelle, je scrute la levée
au travers d’un regard à peine né.

Impuissant je me tais.
Je ne serai pas écouté, je sais.
Alors je contemple l’enfant et suis inquiet,
je me nourris de sa vitalité, et suis désespéré.

Son jour s’éclaire d’une lumière brisée
traversée d’infra rouge et d’ultra violet
soleil rasant la terre à toute vitesse,
ombres qui s’allongent, démesurées.

Lou je ne suis qu’un témoin désarmé
un grand-père sans sagesse
touché par ton innocente hardiesse.

Ton rire fuse par dessus mes années
et je vis par procuration, craintif et confiant
porté par la force de ton optimisme naissant.

Dans le silence et la fraîcheur de mon âge,
tout prés d’une fin dont j’aperçois la nuit,
grâce à toi, j’ai l’affront d’espérer.