samedi 17 octobre 2020

Envers et contre tout


Vivre, vivre malgré ce qu’il en coûte, vivre envers et contre tous, rester droit dans sa vie, les pieds plantés dedans, enracinés dans son sang, vivre parce que c’est beau, vivre les dents serrées, le front haut, le regard droit devant, se réjouir de la beauté du monde. Vivre parce que l’on sait que c’est fragile comme un p’tit oiseau, comme un brin de vie, que ça s’évapore dans un cri, qu’ça peut se diluer dans une flaque rouge, les larmes d’un enfant, dans la bêtise de l’homme, pour une histoire de dieu! 

Mais elle est maline, la vie, elle se faufile dans les creux de l’oubli, glisse entre deux pierres, s’enracine dans la terre qui la porte, se fait fleur ou brin d’herbe, chant d’aurore et rire d’enfants, murmure d’eau, goutte de pluie. Parce qu’elle se fait chat ou chien, animal, végétal. Y a que l’homme qui la prend et la délaisse qui l’abandonne ou la rejette. L’amour et la détresse, le bonheur et son contraire, tout, il y a tout dans la vie, l’élan qui pousse en avant, glorifie le jour présent et le détruit dans un même mouvement.

samedi 28 juillet 2018

Bruits d’hommes

 

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Vroum, vroum, vroum,
Bla,bla,bla,
Ah ah ah !
Tut, tut, tut,
pimpon pim
grr, grr, grr,

tacatacatac-tac
boum boum boum !
bouh ouh ouh !
Tsoin, tsoin tsoin,
il est des nô-ôtres !

Bling bling bling !
Tchou tchou tchou !
Allez les bleus, allez !
Hourrah, hourrah et re-hourrah !

Vos gueules !



Silence, silence, silence !

mardi 10 juillet 2018

Profession de foi!

Rigolare, rigolare,
rigoler jusqu’à l’hilarité,
être fou de rire comme fou de Dieu,
rouge d’un tremblement zygomatique irrépressible,

rigoler à rendre gorge,
déployer son cri comme un orage
par dessus les nuages,
gonfler le jabot jusqu’à son éclatement,
exploser, canonner d’un rire Berta,
rire viralement,
ha ha ha, cycloniquement !


Rigolare, rigolare,
rire à s’en faire péter la panse,
éclater, éclabousser le monde de ses tripes,
parce qu’il faut y mettre toutes ses tripes,
attester de sa foi dans le rire,
y aller frontalement,
jusqu’à la transe, jusqu’à l’au delà !

Se vider de toute les tristesses,
rire d’un rire gargantuesque,
être prêtre, missionnaire,
être en sainteté, sing-hilarité, sainte hilarité.

Sainte Hilarité riez pour nous, pauvres égarés,
pardonnez-nous nos vies moroses et nos tristesses,
ne nous laissez pas aller jusqu’à l’affliction
mais délivrez nous de l’ennui !

Allez jusqu’à la joie !
Ne pas craindre la crise de foi
ni la gueule des lendemains qui déchantent
mais rire d’un rire qui déjante !

vendredi 6 juillet 2018

Elle a le cœur gros.Trop gros. Alourdi de tous ceux qu’il porte dans son ventricule droit et son ventricule gauche, ceux qui ne vivent plus qu’à l’aune de ses battements, ceux dont le corps s’en est allé, ceux que la vie a lâché, lassée de soutenir ce qui s’effondrait en eux, en leur intérieur encombrés de pleurs, son cœur gros de leurs souvenirs. 
 
Elle doit s’alléger de leur rumeur, expulser ces squatteurs, son cœur est pour elle, elle seule, elle a tant de choses à découvrir, tant de bonheur à battre à la chamade, fort, fort, ne garder que la légèreté de leurs sourires, et les encouragements à vivre !

jeudi 8 juin 2017

Nouveau monde

Là- bas vers l’orient
(Photo Xanthe- Sorbet (flickr) )
de nouveaux maîtres se lèvent.
Dans leur regard l’audace de la jeunesse,
demain leur fait de grandes promesses.

Ils campent sur leurs frontières face à face,
crient « nous sommes les nouveaux impétrants »
sur un océan qui n’a plus rien de pacifique,
refoulent vers l’ouest un monde qui s’incline.

Dans l’air, l’eau, sur la terre aussi,
des forces inconnues s’organisent
en troupes de cyclones, de raz de marais, de tsunami.
La menace vient des pôles, gonfle dans la fonte de leur glace.

Moi, à cheval sur les deux époques,
des guerres du passé je garde la trace ;
de l’aube nouvelle, je scrute la levée
au travers d’un regard à peine né.

Impuissant je me tais.
Je ne serai pas écouté, je sais.
Alors je contemple l’enfant et suis inquiet,
je me nourris de sa vitalité, et suis désespéré.

Son jour s’éclaire d’une lumière brisée
traversée d’infra rouge et d’ultra violet
soleil rasant la terre à toute vitesse,
ombres qui s’allongent, démesurées.

Lou je ne suis qu’un témoin désarmé
un grand-père sans sagesse
touché par ton innocente hardiesse.

Ton rire fuse par dessus mes années
et je vis par procuration, craintif et confiant
porté par la force de ton optimisme naissant.

Dans le silence et la fraîcheur de mon âge,
tout prés d’une fin dont j’aperçois la nuit,
grâce à toi, j’ai l’affront d’espérer.