Te
souviens-tu de l'été aux saveurs brunes, quand la musique dansait
sur la mer où nous dormions baignés de clairs obscurs ? La
nuit y brillait de nos rires. A deux, aussi solides qu'un roc. Un, dans
la volonté de nos corps. Étrange vertige dans le choc de nos
étreintes. Nos lèvres surprises des délices offerts. Nos regards
l'un dans l'autre se perdaient, l'un dans l'autre répétés jusqu'à
l'usure.
La
saveur brune d'une éternité que nous nous partagions quand la
musique frissonnait à fleur de mer. Où
nous dormons immobiles. La vie brillait dans nos rires. Deux, aussi
beaux qu'une rime où des mots embrassent des mots, étranges
vestiges de nos violentes étreintes. Nos lèvres surprises dans
leurs délices ouvertes. Nos regards l'un dans l'autre fixés.
La
saveur nocturne où nous nous endormons couverts de nos promesses
d'une éternité que nous nous partageons. Deux, aussi hauts qu'une
cime qui brille dans les étoiles. L'étrange douceur de nos corps
vierges des caresses que la vie appelle, à l'heure où l'enfant
s'ouvre sur l'homme qu'il deviendra. Nos rires scintillaient et nous
étions fiers de nos caresses encore inhabiles où se glissait la
fébrilité d'une étreinte ignorant toute blessure.
Des
mots qui prolongent le mouvement des corps, à l'infini.
© texte propriété Joel Carayon
© texte propriété Joel Carayon
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