La trêve des confiseurs.
« Aux approches de Noël, par une sorte d'accord entre les parlementaires, on ne soulève pas de questions irritantes, qui, troublant l'esprit public, nuiraient aux affaires. Et même, afin de mieux vivre en paix, on se sépare, on se donne des vacances. Donc, point d'aigres propos et pendant cette accalmie, les marchands de sucreries, de gâteaux, de friandises, font, tout doucement, leur petit commerce. Les confiseurs jubilent, profitant de la suspension des hostilités à la Chambre, et cette tranquillité dont ils bénéficient s'est appelée la trêve des confiseurs » — T. Pavot, L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, questions et réponses, communications diverses à l'usage de tous, littérateurs et gens du monde, artistes, bibliophiles, archéologues, généalogistes, etc. Volume 38, 20 septembre 1898. (article Wikipedia.)
Je
cherche au juste quoi ou plutôt je ne cherche plus quoi ? Les
lumières de la fête, les cadeaux qui vont avec. Le parcours
classique et son spectacle d'amertume. Surtout pas de vagues, c'est
la trêve des confiseurs. Noël se passe et l'an nouveau dans la
foulée. La ville et ses lumières, le monde dans ses rues, les
costumes de fête qu'on ne remettra plus et les paroles qui fusent
dans l'air. Noël et son reflet sur le miroir trempé des places.
Petite voix de l'intérieur :
-Voyons c'est la fête, réjouis toi, même la bande de SDF agglutinée avec ses chiens, entre dans l'avent d'une voix plus joyeuse.
-Voyons c'est la fête, réjouis toi, même la bande de SDF agglutinée avec ses chiens, entre dans l'avent d'une voix plus joyeuse.
Grosse voix :
-La
bouteille de vin ou de bière en avant, s'anéantir pour ne pas
l'être.
Petite voix :
-Ne sois
pas rabat-joie, mon vieux. Regarde autour de toi, les fées qui
tanguent sous ce ciel bleuté de gris, les vagues de la mer dans la
ville. La lumière des LED ? Pointillisme, impressionnisme. Le
marché de Noël et ses petits chalets en sapin doré? La maison des
lutins. L'odeur du vin chaud. Les gens qui rient.
Grosse voix :
-Comédie
du bonheur, « Comedia de l'Arte ». Polichinelle barbu
blanc avec une hotte devant et une autre derrière. On mime le
bonheur comme dans nos séries chéries.
Ne
soyons pas tristes, profitons des prix et des promo. Des rites et des
jouets ! Une fois l'an voyons ceux que nous ne reverrons qu'à
la prochaine « nouvelle année ».
Allez
champagne, musique, guitare si vous voulez. Puisqu'il faut
s'amuser.Aujourd'hui pas de retenue, par la magie de la fête je
transforme mes râleries, mon air bougon, ma phrase laconique en
bonhomme jovial au rire sonore, dispensateur d'un bonheur bien
pensant.
Je
pense trente ans, je pense anniversaire. Joyeux anniversaire.
J'entends sa joie. Je sens son baiser de Noël, mon cadeau !
Je
pense confiseur.
Photo Anne Arnould |
Texte, © Joël Carayon
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