jeudi 25 septembre 2014

Quelque chose comme un homme

La lame faite pour trancher par le fil de son acier trempé.
La lame froide avec une main ferme pour la guider, un bras déterminé pour animer la main qui tient la lame qui tient la vie sous son fil d'acier trempé.

Vie chaude qui voudrait crier.

La vie sous la gorge d'un homme étranger qui marchait dans les montagnes de ce pays où vit la lame d'acier rougie au sang de cet étranger qui aimait ce pays où vivent le bras, le torse, les jambes, le corps tout entier engagé dans un mouvement où le fil d'acier froid, va trancher le cou de cet homme qui aimait ce pays, marchait dans les montagnes avec des amis qui vivent ici.

Cet homme avec une femme, des enfants, petits enfants peut-être, qui-lui, pouvait pleurer, rêver, rire, aimer.

Vivre.

Tranché.
Dans un mouvement de haine ?

Par un corps sans tête sans pensées d'homme qui ne peut aimer rire pleurer, sans père ni mère enfants ni femme.

Une ombre gorgée de sang.

Ce soir quelque chose comme un homme a volé la vie d'un homme.

©  texte propriété Joel Carayon

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