La lame faite pour trancher par
le fil de son acier trempé.
La lame froide avec une main
ferme pour la guider, un bras déterminé pour animer la main qui
tient la lame qui tient la vie sous son fil d'acier trempé.
Vie chaude qui voudrait crier.
La vie sous la gorge d'un homme
étranger qui marchait dans les montagnes de ce pays où vit la lame
d'acier rougie au sang de cet étranger qui aimait ce pays où vivent
le bras, le torse, les jambes, le corps tout entier engagé dans un
mouvement où le fil d'acier froid,
va trancher le cou de cet homme qui aimait ce pays, marchait dans les
montagnes avec des amis qui vivent ici.
Cet homme avec une femme, des
enfants, petits enfants peut-être, qui-lui,
pouvait pleurer, rêver, rire, aimer.
Vivre.
Tranché.
Dans un mouvement de haine ?
Par un corps sans tête sans
pensées d'homme qui ne peut aimer rire pleurer, sans père ni mère
enfants ni femme.
Une ombre gorgée de sang.
Ce
soir quelque chose comme un homme a volé la vie d'un homme.
© texte propriété Joel Carayon
© texte propriété Joel Carayon
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