mercredi 10 septembre 2014

bluesy bleu


















Elle m'a dit des paroles sombres.
Je n'ai rien dit.

Et ce matin ce ciel qu'un soleil d'été tiédit se voile d'une rouille au goût de limaille.
Vite il me faut vider mon jour des mots de gris, vomir l'acide d'une nuit passée dans le bruit du sac et du ressac de ce liquide si amer. Ces maux qui m'habillent d'une encre trop noire pour mes yeux.


Eh toi l'habitant des lieux, n'aurais-tu pas dans ta trousse de poète quelques formules qui lavent mon bleu de nuit ? 
 
Je voudrais retrouver sur ses lèvres, les mots roulés en vagues fraîches, la lumière dorée d'un vrai matin d'été avec ses musiques d'oiseaux. 
Son rire, surtout son rire qui m'éclaboussera quand elle se réveillera. Celui qui naît dans le cœur, dans le fond de son ciel en plein sommeil, s'ouvre sur sa bouche en même temps que ses yeux.

Eh toi l'habitant des lieux il faudrait que tu m'écoutes pour une fois, encore ou de plus ou la première ! Je t'ai déjà parlé de cette manière. Peux-tu dire que tu m'as entendu ?

On m'a dit :
 
- écoute le fond de ton cœur et Il te parlera.
Mais il est certainement trop profond et tu n'arrives pas à te faire entendre ou bien je suis sourd comme un pot. Ce pot nourrirait de si belles fleurs si tu y mettais un peu du tien !

Je lui parlerai avec tous les mots des cieux ces mots bleus glissés sur ses yeux. 
Ces mots silencieux qui danseront pour elle quand elle les regardera.
Et elle m'ouvrira ses bras !
Et on s'embrassera dans le fin fond d'un horizon qui réconciliera tous les bleus de la mer,tous les bleus du ciel et de la terre aussi.
Dans le fond de nos yeux.

©  texte propriété Joel Carayon

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