Maudit poète!

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Mon souffle trop court, j'halète, lète, lète. J'arrête mes dits- poèmes que peu aiment. Pourtant j'aurais pu y croire à perdre haleine mais je l'ai perdue, sans y avoir cru . Aujourd'hui je me raisonne et claironne : 

 

l'époque n'est pas à l'écrit encor' moins aux vers ! 
 

D'ailleurs aimerais-je qu'on m'appelât poète, poète poète? Eh bin non ! ... Et même si ; ça changerait quoi? J'aimerais. Mais ceux qui s'en foutent s'en foutraient toujours et ceux qui « aiment » aimeraient, toujours aussi rarement … Comment s'appelle un poète qu'on ne lit pas ? Ça ne se dit pas peut-être, ça ne se regarde pas. Ça pourrait mendier une once d'audience mais ça n'aime pas la charité puis donner pour recevoir n'est pas donner. Et je ne veux être ni poète mendiant ni poète courtisan. Comprenne qui peut.

Je m'essouffle souffle souffle sur mon talentueux talent. Mais bien sûr que j'ai du talent ! Un talent méconnu. Et poète maudit. Maudit poèt' ! ...si je n'en avais pas ? Pour être lu faut-il du talent ? Talentueux poète, la célébrité appelle la célébrité. Et le lecteur appelle le lecteur. Lecteur de surface, de grandes surfaces ou de profondeur, des grandes profondeurs? C'est une affaire de souffle. Le souffle toujours le souffle ! Et toutes sortes de souffles.

©  texte propriété Joel Carayon