Aujourd'hui je saluerai le soleil
le jour qui se lève, comme si,
dans la quiétude des heures ordinaires
comme si, comme si,
je
parlerai de la pluie et du beau temps,
des
saisons qui s'en vont,
de
la nuit d'avant avec le silence des mots
je
dirai les banalités du quotidien,
comme
si, comme si,
Comme
si le temps avait sauté des heures,
la
mémoire gommé vos traces
comme
si, comme si,
puis
l'épicerie ouvrira,
la
vieille cliente entrera,
dira
bonjour madame, vous avez vu, mon dieu.
A
la boulangerie l'enfant du dimanche :
trois
croissants s'il vous plaît,
la
vendeuse lui sourira avec un mot gentil
et
dans leurs yeux le comme si, le comme si
parce
que nous n'avons rien de mieux à offrir
pas
d'autres armes pour vous rendre hommage
et
je n'en réclamerai pas de nouvelles
parce
que nous ne plierons pas
parce
que la vie qui coule n'est pas faite
pour
remplir de sang les rigoles et les trottoirs.
Alors
je vivrai comme si, comme si
pour
résister, sans oublier, sans me taire,
sans
fermer les yeux sur les errements
de
ceux qui gouvernent.
Comme si, comme si
sans me compromettre
dans des confusions faciles
comme si comme si.
Comme si, comme si
sans me compromettre
dans des confusions faciles
comme si comme si.
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