Ouvre
moi, ouvrez moi la porte. J'entends votre souffle derrière ce bois
clos qui me cache à vos yeux. Vous avez peur je sais mais je ne suis
pas un voleur, juste un homme qui rêve de plein sommeil, de
maison d'eau pure et de lumière, juste un homme et les siens sur
votre seuil. Je sais nous sommes trop nombreux et nos cheveux trop
bruns, notre peau trop brune, notre accent trop lointain.
Ouvrez
moi, ouvrez moi vos bras je ne viens pas chasser vos pauvres...juste
une porte entre ouverte, un sourire sur vos lèvres, juste un coin
pour vivre, juste le temps de vous montrer ce que je sais faire,
juste un peu d'air qui ne sente pas la mort, juste un peu d'une
liberté tant espérée.
Ça coûte si peu une once de bonheur, un pas léger.
Ouvrez,
ouvrez moi votre cœur je ne suis pas voleur, une heure le temps de
souffler, de poser mes douleurs. Je rêve d'une vie vierge de tout
ombre, d'une échoppe où vous viendriez madame sans arrière pensée.
Vous me diriez bonjour, vous ne changeriez pas de trottoir quand vous
me croiseriez, mes pas se fondraient dans les vôtres madame et vous
n'auriez pas peur.
Ouvrez,
ouvre moi la porte, ouvrez moi sans crainte j'ai dans mes mains de
la chaleur à vous donner ; ma force de travail, mon courage à
partager, ce que je ne peux pas dire, que l'horreur enfante, ce que
j'extirpe de ma chair, que je porte au bout de mes doigts, dans les
failles obscures de ma mémoire, en offrande pour vous :
l'énergie que je tire de mes souffrances.
Ouvrez
moi, ouvrez moi la porte, je ne suis qu'un homme après tout,
comme vous, comme vous peut-être demain...
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