photo nicephore |
Les
histoires n'en finissent pas quand le passé ne passe pas. Un pas
puis un autre le premier dans le second, mais le mouvement bloque. Un
pas puis un autre mais toujours le même. Les jambes s'agitent, le
corps entier se met en branle, danse l'expression du capitaine. Un
pas le second dans le premier, une rengaine. Les bras brassent dans
le désordre, les jambes s'affolent et les pas se perdent. Stop,
rewind, arrêt sur image, c'est la faute du capitaine qui abandonne
son navire pour quelque port où il s'attache.
Un
visage, un sourire, des yeux, des lèvres sur un quai, le passé ne
passe plus c'est la faute de l'amour avec ses balivernes et ses
jérémiades : tu m'aimes, je t'aime pour toujours etc. mais les
histoires d'amour ne durent pas toujours. Si l'on vous dit le
contraire n'écoutez pas, c'est qu'on vous ment évidemment. Normal,
que serait l'amour sans toujours? Alors le temps s'arrête,
l'histoire hoquette et le passé se refuse à disparaître. A cause
du capitaine que le temps obsède, à cause des marchands de
promesses, des ports et des filles à matelots.
A
cause à cause ? Après à cause il faudra bien poser un de, de,
la préposition puis faire une proposition, le coupable proposé le
coupable est, le coupable suit le de, coupable préposé. A cause du
capitaine qui a une mauvaise haleine, à cause de l'amour parce qu'il
cause toujours, à cause de l'histoire qui bégaye sans fin et du
passé que l'on met sur pause quand l'intrigue nous plaît ?
Mais
la romance se fait rance, le capitaine tire sa révérence et file à
grande bordée. A cause du large, du grand large, l'appel du large :
ohé ohé matelot ! Mais le matelot se défile sur les flots. Un
capitaine tient son bateau, la mer ni l'amour jamais ne le démontent.
La faute au temps qui casse tout évidemment, la faute à ce fichu
métier, à la mer qui le prend, l'amour qui reste à quai… Alors
bien calé au gouvernail,on rembobine l'histoire on fait et refait
son montage. Stop rewind arrêt sur image… et le passé ne passe
pas.