Des
notes gouttes à gouttes s'engrossent puis tombent de feuilles en
feuilles.
Entre
elles le silence, le silence du froid, du froid immobile.
Des
notes gouttes à gouttes s'égouttent.
La
pluie grève l'espoir, l'espoir notes après notes perle de nos vies
et la vie que le désir déserte s'affaiblit gouttes après gouttes.
Et
la boucle s'enroule petite coquille vide, colimaçonne dans son
gris ni de jour ni de nuit.
La
vie étale s'affale sur son étal de nuages fades,
goutte
à goutte pluie de gris et d'argent ruisselle en ce matin, matin
d'hiver,
mélodie
de cristal humide où nos yeux se vident de leur plainte,
Notes
et gouttes unies dans la profondeur d'une symphonie où je me perds,
un
très bref moment livré au respir d'une infinie profondeur d'où
j'entends battre, lointain et sourd, le rythme de toute chose.
La
lumière en jets épars gagne sur l'ombre et la grisaille, l'argent
du deuil embelli de l'or d'un jour meilleur.