Photo : flickrhivemind.net. Inondations Montpellier 2014 |
Tout va à vau l'eau.
Et
tant va l'eau à l'eau qu'à la fin elle inonde de son flot boueux
les champs et les rues, déborde de son lit sinueux sur nos vies et
nous noient.
Va.
Va
t'en rouler ta boue ailleurs.
Ici
la vie tangue
l'eau
gifle
et
le vent siffle.
Dans
sa voix le fond du chaos.
Le
ciel trop lourd de nos erreurs rampe à même le sol
heurte
nos toits, accroche nos forêts,
dans
les coulisses du chaos le pas des dieux qui résonne
et
le souffle des anges qui couche nos vies comme des fétus de paille.
Le
ciel obscurcit nos pensées,
ébranle
nos certitudes.
Le
déluge appelle Noé
et
l'homme se rappelle de Dante...
Quand
le ciel touche la terre,
qu'il
se déleste de notre crasse
comprimée
dans le bleu de son humeur
jusqu'à
la tempête,
l'ouragan
lessive, l'ouragan soulage...
Le
vent se calmera, l'eau se retirera
et
l'azur allégé de nos déchets rejoindra les sommets.
Nous
sans voix consternés désarmés nus, pleurerons nos morts,
demanderons
pourquoi une telle clameur.
Et
nous baisserons les yeux,
et
nous jaugerons notre faiblesse
à
l'ampleur du carnage dans le champs des batailles,
la
terre des hommes immense décharge de bois disloqués, maisons
éventrées,
tôles
tordues, cadavres flottant dans leur misère.
Et
dans ce malheur immense, je te tends la main mon frère,
pour
un très court instant réconcilié avec toi-même.
Texte, © Joël Carayon
Texte, © Joël Carayon
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