Ombre découpée
dans un carré de soleil à contre-jour. Double inconsistant d’un
corps brillant de lumière. Les yeux qui passent dans son champ sont
capturés. Et là tout bascule.
L’ombre
s’approche et le corps se dessine. Les avant- cœurs dansent leur
vie de charme au rythme des jambes. Ils appellent le regard de leur
mécanique ondulatoire. Appel convaincant. Au-dessus - si tes
yeux arrivent à se
détacher- un visage avec le sourire dans un coin des lèvres
pour dire ce que la bouche tait.
L’ombre marche
– sur un trottoir ?- poussée par un été généreux dans sa
robe de jeunesse.
Tes yeux
voudraient bien la toucher du bout des cils, glisser discrètement
sur sa peau. Tes yeux secoués par une déferlante qui s’enroule
puis se déroule comme une danseuse espagnole. Avec tout au fond, le
claquement des talons qui éclaboussent la rue.
Ils voudraient
bien que deux mains les prolongent, enveloppent le corps puis
doucement se posent sur ses hanches. Mais les mains voudraient bien
d’une bouche avec deux lèvres pour jouer leur partition dans la
chanson, d’une peau qui dise oui de toute sa chair et son esprit
aussi.
Là-bas. Le
regard se pose sur les hanches. Les bras renversent délicatement le
corps sur les cuisses, le serre un peu contre la poitrine. Les doigts
affleurent la peau. La voix vibre de toutes ses cordes et le chant
sonne d’arpèges langoureux.
Lui pose la
mélodie et elle la joue de tout son être de bois. Leurs yeux ne
voient qu’un fond d’ombre où sourd une cascade d’effervescence.
Ils étancheront leur soif musicale à l’âme de cette eau. Puis
elle se figera dans sa posture de guitare. Il l’étendra dans sa
couche recouverte de velours rouge et ils s’effaceront dans l’ombre
épaisse de la scène.
Fin de concert. A
demain.
© texte propriété Joel Carayon
© texte propriété Joel Carayon
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