Elle
passait sur le fil de l'eau, marchait sur la rive, faisait les cent
pas sous ma fenêtre où je la dessinais du bout de mon index.
L'amour m'a jeté dans ses bras, puis il m'a rendu aveugle et je ne
voyais plus qu'elle dans mon for intérieur.
Il
m'a conduit jusqu'à son cœur qui palpitait jusqu'à se rompre sous
ma main à moins que ce ne fut le mien hurlant à mon oreille qu'il
aurait mal plus tard et ça lui donnerait la nausée ! Alors l'amour
m'a rendu sourd et je n'ai plus entendu qu'elle dans le creux de mon
oreille.
Je
l'ai aimée aimée à plein cœur jusqu'à satiété mais l'amour m'a
quitté par une belle nuit d'été, puis m'a repris pour me pousser
dans d'autres bras pour d'autres musiques. Depuis il ne cesse de
jouer avec moi comme d'un yo yo qui monte et descend dans un joli
balancement sur une corde tendue avec un arc aux extrémités.
Un
jour l'amour m'a blessé d'une flèche mal ajustée, j'ai souffert et
mon cœur a flanché. Jeté, abandonné, aveuglé, assourdi, blessé
l'amour me veut bien du mal et je ne comprend pas pourquoi.
dessin Gotlib |
© texte propriété Joel Carayon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire