La voix off convenablement
prononce et sa musique lisse le mouvement de l'eau pour la rendre à
toute autre pareille. Dans la voix, elle frappe le rocher
anonymement. Mais ici le rocher rejoint l'écume dans un
éblouissement de blanc, blanc jusqu'à l'aveuglement. Ici ne t'y
trompe pas la musique naît naturellement de ce mélange blanc-bleu
qui remonte jusqu'à la langue et ouvre ses yeux, ses oreilles, sa
bouche.
Alors quand tu dis « Cassi »,
voix off télévisée, tu amputes le chant de sa mélodie et quand tu
dis « chant » « comme il faut le dire », avec
l'entre deux de celle qui ne sait pas s'il faut se mettre à l'ombre
ou dans le blanc, ni intime, ni publique tu lisses, glisses arrondit,
industrialise, standardise les mots. Tu uses la
langue ou tu la "pagnolises", comme ridiculise, comme pas sérieux,
comme théâtre,
opéra.
Mais dans cet
accent, il y a du blanc, du bleu, et le rouge. Ici on danse, on rit
rouge sang aussi, un sang qui n'est pas « song » du tout.
Alors respecte ce vent que déforme ta langue et dit « le vent » pour qu'il explose dans ta bouche et dit
« CassiS » pour qu'il siffle entre tes dents, dans ces
villes dont le nom t'ensoleille ou t'ensommeille pour de bon.
Alors dis l'ombre ou le blanc
mais ne parle pas de « blond » pour le « blanc »
parce que le sang qu'on peut y verser n'est pas le son d'une opérette
ou d'un « Marius et César ».
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