Au bout du voyage un chœur de
coquelicots frissonne sous la baguette d’un vent léger puis se
tait pétale après pétale à la fin de l’été.
Au
bout du voyage une mer vierge de tout bateau grandit et blanchit
vagues après vagues puis s'abandonne à la plage. Sur sa lèvre un rêve d'écume.
Au
bout du voyage le chien fidèle vieilli par l’attente du retour
espéré, frémit puis meurt au pied du maître tant aimé. Dans ses
yeux, un bonheur de chien.
Au
bout du voyage, l’abeille qui déambulait et butinait la fleur de
myosotis s’en revient à sa ruche, se déleste de sa cueillette et
de sa vie d’abeille.
Au
bout du voyage jeter l’ancre. Et dans le plus simple appareil,
ouvrir sa vie comme une cagnotte, regarder émerveillé le chien,
l’abeille, les coquelicots dans le bleu d’un ciel silencieux.
Refermer la boîte et les yeux.
Texte, © Joël Carayon
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