ma
voix, mon regard : l'étendue de son territoire.
Mon
pays c'est ma langue, son ventre où je puise mes
mots.
Mon
pays me parle d'en deçà de son amour de mère.
Mon
pays c'est ma langue,
ma
prison son articulation et ses mots, mes chaînes sa grammaire, mon
boulet le poids de ses conventions.
Ma
langue change sa couleur mais l'ancienne phrase retoquée circule
toujours dans le sang des peuples.
Ma langue ma prison, ma langue ma
révolte.
Leur
langue officielle, universelle, déformée, vidée, économique,
assiège le pays de mes mains, de mes yeux, de ma voix, le corps de
ma langue, le ventre de ma mère.
Mon
pays c'est ma langue, ses pas qui me mènent où je vais.
Mon
pays ma langue, ma langue ma prison, ma prison mon évasion, ses images mon maquis;
ma langue et ses contre mots circulant dans les ombres de mes ruelles.
ma langue et ses contre mots circulant dans les ombres de mes ruelles.
Mon pays en marge de vos frontières, toujours à l'étranger, nomade, no made in quelque part, ma
langue qui m'assigne à résidence, mon pays en migration.
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© texte propriété Joel Carayon
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