Quelque
part en Douce France, au lendemain des « Européennes »,
une voix comme une conscience questionne et ON lui répond de sa
ville, de son village, de son quartier, sinistrés, du bord du zinc,
de la marne ou du Rhône, ou d'ailleurs.
Hé
toi le ON ! Tu es content ? T'es plus léger, Tu jubiles ?
Dans ta tête, sous ton petit crâne - là où bouillonnent la haine,
la rancoeur, l'envie, la jalousie, tu lui fais payer, à lui le black
beur jambon jaune gris,fonctionnaire, élus ou bien soixante
huitard...
ON
du bord du zinc ou de n'importe quel bord d'ailleurs :
Au
fait soixante huit c'est aussi leur âge, non ? Ah ah, tous de
sale couleur ! Lui l'Ôt', l'Hôte qui squatte notre système ;
qui grandit qui veut être mon égal et qui me passerait devant ?
Alors moi dans la chaîne serais le dernier ? Non ! Je lui
barre la route, coûte que coûte. J'ai voté pour la vengeance, pour
me délecter de la merde que je sème derrière moi. Ah bon je suis
dans la mouïse ? Et bin maintenant, on y sera tous ! Moi
je savoure mon plat préféré, qui se mange froid de surcroît !
Et
t'as voté Machin pa'ce que
t'as la trouille des
étrangers, et pa'ce que t'es sous-franc !
Qu'est
ce qu'il veut ce sale con ? Mes alloc, je parie ! Et puis
si on est en dette dans not' pays c'est bien à cause de ces
étrangers, avec la CMU, avec le RSA, et tous ces collabo qui aident
ces clando ! Qu'on les laisse crever sur leurs bateaux. Allez
patron remets nous ça, c'est ma tournée ! Moi je fête la
victoire en buvant. Pour nos taureaux en Camargue, pour nos pigeons
en Bretagne ; nos sangliers, nos chevreuils en Sologne, pour nos
frontières refermées ; le monde, tu vas voir c'que tu vas
voir !... Et puis t'as vu la gueule de l'instit, oh oh bien fait
pour lui ! On va tous les chauffer, vive Machin ! Et les
écolos, quels guignols, le réchauffement du climat, quelle
rigolade ! Et puis Miss Europe, des mamelles plates comme une
grand mère ! T'as rien à m'offrir, casse toi ! Serge,
t'as raison toi, tu roules en Kat'Kat' BM, tu files déposer ton
argent en Suisse, comme un grand fortuné. T'as bien raison Serge !
On va continuer à payer pour des salopards, des feignants qui se
reproduisent comme des lapins, envahissent nos ferrades et nos
stades ? Je vote Machin , je vote Malin ! Et
aujourd'hui je me tape sur les cuisses ! Allez dégage p'tit con
de rêveur ! T'es qu'un idéaliste, t'as pas d'couilles, on est
pas du même monde !
Quelque
part en Douce France :
Eh
l'autre Le Silencieux ! T'as fait la gueule, le vote pas ton
problème ! T'as préféré la pêche à la ligne.
Eh oh, ch'uis pas le seul !
T'en
profites pour te faire une morale ? Hein tu dis partout :
j'ai pas voté pa'ce que sont tous des abrutis, tous des vendus, tous
de menteurs ! Pas vrai ?
Ouais !
Si j'y vais, je vais me laisser aller puis vous allez le regretter.
Je donne ma voix à personne, je la vends !
Ta
voix parlons-en, tu t 'en fous ! Trop loin de toi, tout
ça.
Ça me changera quoi d'aller élire ce guignol qui va glander à
Bruxelles ? Je m'en tamponne, ouais ! Moi je me démerde !
J'embrouille, je me débrouille. D'accord j'empoche tout ce qui me
passe sous la main, je trafique un peu aussi. Mais bon c'est normal,
je fais comme les autres, mais Ils l'ont bien cherché ; c'est
leur faute si on en est arrivé là ! Tu crois pas que je vais
me laisser faire non ? T'as vu ce que je paye pour les nourrir,
tous ces parasites politicards de l'europe !
En
fait ça t'arrange drôlement bien qu'ON fasse le sale boulot pour
toi. Comme ça, toi tu restes blanc comme neige...
Allez
cass'toi sal'con !
Hé,le
politicard, je devrais dire polichinelle,pour la plupart ! T'as
reçu une bien belle raclée ! Allez avoue, pour une fois
reconnais-le !
Oh
c'est pas vraiment une défaite ! Eh ! T'as vu le score de
l'Abstention ?
Belle
dame, elle plaît beaucoup, c'est vrai !
Arrête
de te moquer de tout. C'est le signe d'une grande insurrection, ILS
sont au pouvoir et Machin monte d'élections en érections. C'est
leur faute, c'est à cause d'eux !
La
rengaine, toujours la même rengaine, les autres, les autres, tous
des vilains ! Moi je n'y suis pour rien ! Le refrain,
toujours le même refrain de générations en générations, y a trop
de consanguinité chez vous, comme au temps de nos rois qu'on a
décapité...
Tu
comprends rien, Cass'toi sal'con !
© texte propriété Joel Carayon
© texte propriété Joel Carayon
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