la controverse du gâteau atomique
Mon enfant, la lune est belle ce soir.
Et la mer nonchalante glisse sa lèvre sur une
plage apaisée.
Le silence, mon enfant.
Ecoute ce plein silence.
Ce trop de silence.
Notre terre ne se plaint plus.
Ne te retourne pas mon enfant.
Laisse tes yeux se balancer sur la vague
étincelante,
Tes rêves se couler dans ta vie.
Paisiblement.
Dors mon enfant, dors.
Je suis si triste pour toi.
Ne tourne pas encore la tête.
J’ai planté ta vie dans la mienne pour
qu’elle se nourrisse des fruits de mon travail,
Se développe dans un terreau abondant,
Avec dans le regard la certitude de récoltes
généreuses.
J’ai bâti un foyer tout près de la musique
océan.
A l’abri des tempêtes, pensais-je.
Il gît aujourd’hui sous nos pieds.
Disloqué, éparpillé.
Dors mon enfant,
Dors.
Le souffle mortel est passé, a coupé les
ponts entre hier et demain.
Effacés, l’espoir, les promenades dans le
jardin avec ta main dans la mienne.
Effacées, ma mémoire dans ta mémoire
la
patiente révélation
des saveurs d’une vie épurée par l’âge.
Comment te dire que demain est tombé ?
Que la terre irradiée ne portera plus la
trace de tes pieds nus,
Que l’eau ne couvrira plus ton corps de sa
douceur maternelle
Sans danger pour toi mon enfant.
La terre a péri
Et j’implore pour toi un ciel absent.
Par ma faute mon enfant, par ma faute, le
deuil recouvre l’espoir de son linceul stérile.
Dors mon enfant.
Dors.
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