mardi 1 octobre 2013

Des yeux dans le bouillon.



-On est ce qu’on mange.
Cher monsieur, traduisons.
-Je mange donc je suis.
Comprenez :
-Dis ce que tu manges, je dirai qui tu es.




- Oui à la cuillère, non à la seringue !
Madame La Sécu, faudra me rembourser
Mon dîner  de gourmet tiré à quatre étoil’.

Supposons, supposons.
Je mange du poulet ? Me voilà tout plumé!
De jaune embecqueté, cocotte caquetant
Avecque sur le faîte une belle crête…
Quelque chose en dedans… comme du néant.

Je vois d’ici ta tête. Celle des mauvais jours!
Tu as trop bu de pluie et puis trop avalé
De  gros nuages gris…
On est ce qu’on mange ! On est ce qu’on mange !

Délirons !

Poireau-vinaigrette ? Quelle belle affaire !
Voilà que  je fleure l’aigre et le potager
Une brosse verte par-dessus la tête!

Eh l’Inspecteur Poireau !
Meurtre à la cuisine. Hercules, enquête!
Indice :
Des yeux dans le bouillon.
-Le  Bœuf, ton compte est bon !
-Alimentair’ mon cher !

Cobayons, cobayons !
Tu savoures ta salade. Jolie Carole te voilà
Feuille de scarole qui baigne toute nue
Dans ton huil’ d’olive parfumée d’ail rose.
On est ce qu’on mange, on est ce qu’on mange !

Hm ! Je suis barbouillé, le cœur tout chamboulé.
J’ai bien trop dévoré de Boris, de Prévert !
Trop bu de ces poètes. A présent me voilà
Sonnant et titubant comme un alexandrin.
On est ce qu’on mange. On est ce qu’on mange !
Et la foul’ des passants rassemblée d’applaudir.

-Bravo ! Bravo ! Bravo !
JoelC

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