-On est
ce qu’on mange.
Cher
monsieur, traduisons.
-Je mange
donc je suis.
Comprenez :
-Dis ce
que tu manges, je dirai qui tu es.
- Oui à
la cuillère, non à la seringue !
Madame La
Sécu, faudra me rembourser
Mon dîner de gourmet tiré à quatre étoil’.
Supposons,
supposons.
Je mange
du poulet ? Me voilà tout plumé!
De jaune
embecqueté, cocotte caquetant
Avecque
sur le faîte une belle crête…
Quelque
chose en dedans… comme du néant.
Je vois
d’ici ta tête. Celle des mauvais jours!
Tu as
trop bu de pluie et puis trop avalé
De gros nuages gris…
On est ce
qu’on mange ! On est ce qu’on mange !
Délirons !
Poireau-vinaigrette ?
Quelle belle affaire !
Voilà
que je fleure l’aigre et le potager
Une
brosse verte par-dessus la tête!
Eh
l’Inspecteur Poireau !
Meurtre à
la cuisine. Hercules, enquête!
Indice :
Des yeux
dans le bouillon.
-Le Bœuf, ton compte est bon !
-Alimentair’
mon cher !
Cobayons,
cobayons !
Tu
savoures ta salade. Jolie Carole te voilà
Feuille
de scarole qui baigne toute nue
Dans ton
huil’ d’olive parfumée d’ail rose.
On est ce
qu’on mange, on est ce qu’on mange !
Hm !
Je suis barbouillé, le cœur tout chamboulé.
J’ai bien
trop dévoré de Boris, de Prévert !
Trop bu
de ces poètes. A présent me voilà
Sonnant
et titubant comme un alexandrin.
On est ce
qu’on mange. On est ce qu’on mange !
Et la
foul’ des passants rassemblée d’applaudir.
-Bravo !
Bravo ! Bravo !
JoelC
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