mardi 12 janvier 2016

Fantasme


Les enfants de l'âme sont des esprits athées loin des églises ou des chapelles – cela dépend de la richesse des paroisses. Les enfants de la république ne sont plus des anges, la pureté de leur conviction est mesurable, elle est égale au solde de leur pouvoir, à la puissance que leur donnent les images et les mots. Leur foi n'a plus rien d'une sainteté laïque elle est à vendre, à injecter dans les veines. Ils ne croient plus à rien, baignent dans une consanguinité calculée, ne connaissent de nous que les déflagrations électorales, nous voient du haut de leur bulle confortable comme une matière nécessaire, des agglomérats statistiques avec une espérance de vie qui n'excède pas la durée d'un mandat. Les enfants de la République habillent leur mensonge des couleurs de la météo. Et nous gens ordinaires, chair d'électorat, entendons ce que nous soufflent nos rancœurs intimes et cet intérêt personnel que l'on dit bien pensé. Satisfaits ou remboursés mais bien plus souvent insatisfaits que remboursés.

Il faudra faire appel aux techniciens du sol, laver le parquet de nos assemblées à grandes eaux, désinfecter les esprits, changer nos modes de calcul. Gens ordinaires prenez vous par la main et bâtissez de votre propre chef le monde de demain dans l'humanité retrouvée de rapports d'homme à homme.