Les
enfants de l'âme sont des esprits athées loin des églises ou des
chapelles – cela dépend de la richesse des paroisses. Les enfants
de la république ne sont plus des anges, la pureté de leur
conviction est mesurable, elle est égale au solde de leur pouvoir, à
la puissance que leur donnent les images et les mots. Leur foi n'a
plus rien d'une sainteté laïque elle est à vendre, à injecter dans les veines. Ils ne croient
plus à rien, baignent dans une consanguinité calculée, ne
connaissent de nous que les déflagrations électorales, nous voient
du haut de leur bulle confortable comme une matière nécessaire, des
agglomérats statistiques avec une espérance de vie qui n'excède
pas la durée d'un mandat. Les enfants de la République habillent
leur mensonge des couleurs de la météo. Et nous gens ordinaires,
chair d'électorat, entendons ce que nous soufflent nos rancœurs
intimes et cet intérêt personnel que l'on dit bien pensé.
Satisfaits ou remboursés mais bien plus souvent insatisfaits que
remboursés.
Il
faudra faire appel aux techniciens du sol, laver le parquet de nos
assemblées à grandes eaux, désinfecter les esprits, changer nos
modes de calcul. Gens ordinaires prenez vous par la main et bâtissez
de votre propre chef le monde de demain dans l'humanité retrouvée de rapports d'homme à homme.