Manuscrit du chant des partisans ( site de la passerelle) |
Ami
entends-tu encore aujourd'hui cette mélodie venue du fond de la
Russie bolchevique ? Elle a traversé une guerre, armé de
courage de jeunes ou moins jeunes partisans. Sa langue ne nous était
pas familière. On l'a pourtant chanté avec nos mots grâce à deux
hommes Joseph Kessel d'origine lituanienne et juif, Maurice Druon et
une femme Anna Marly d'origine russe elle aussi.
Le
chant de la libération confié à des métèques rendez-vous
compte ! (ironie).
Je
l'aurais préférée à la Marseillaise.
Voilà
comment je la vois.
C'est une chanson plus qu'une ritournelle. Elle court le long des murs, se pare des couleurs de l'ombre, file se faufile effleure nos lèvres. Elle a l'odeur du sang pourtant elle est belle. Dans ses yeux brillent les larmes du deuil et l'espoir inébranlable d'une aube soulagée de ses peines. Elle chante au cœur des hommes qui résistent, parle d'oiseaux noirs sur des plaines. Elle devient lointaine maintenant et sa parole si faible. Pourtant les voix qui torturent, pourtant les voix qui harcèlent, lacèrent toujours douloureusement sa chair, transportées dans d'autres bouches, d'autres yeux, d'autres sourires. On la fredonne le regard dans le vague, juste un air avec de la vie autour.
Elle
s'est posée sur ma main le temps d'un refrain, moi qui ne la connais
pas vraiment je l'aime dans sa robe légère, son geste grave, sa
grâce drapée d'une douce tristesse, sa vigueur précaire et sa foi
farouche en La Victoire.
Ami
entends encore aujourd'hui son appel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire