La
pluie d'orage tombe à gouttes voluptueusement engrossées des
chaleurs passées. Elle tombe ainsi d'un ciel appesanti des heurs et
malheurs que le soleil a chauffés puis brûlés jusqu'à les rendre
aussi légers qu'une poussière et l'air, le vent les a emportés là
haut, de plus en plus haut mais le haut de nos vies s'est encrassé,
et maintenant dégorge à grands pleurs.
Le
ciel nous renvoie ses hauts le cœur de roulements de gorge en éclats
de lumière.
C'en
est trop, il est las de ces braillements humains qui encombrent la
terre et ses habitants. Il faut qu'il crie, il faut qu'il tempête,
il faut qu'il tonnerre, qu'il renvoie sur la terre, sur les hommes
affairés à se quereller, nos amertumes, nos aigreurs dont nous
nous débarrassons si aisément. Le ciel est suffisamment grand
disons nous pour contenir tous nos déchets.
Mais
aujourd'hui le bitume sent le sang et la peur et la détresse et la
rancœur et toutes ces choses tristes dont on se déleste impunément.
L'eau
du ciel emporte vers la mer la couleur de nos âmes et ce n'est pas
beau à voir, ni à sentir. Le ciel renvoie à la mer ce qu'il ne
peut plus supporter, et la mer avale, avale mais un jour...
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