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Il
court dans l'or de son été, ses jambes offertes à la chaleur de juin, sur
son front l'éclat d'une goutte de sueur. Son
pas se projette dans l'épaisseur du temps, il court sans arrière
pensée, embrasse le couchant à l'heure où les heures sont encore
des années, la terre de ses pieds un continent à explorer, à
l'heure où l'on a peur des passagers nuiteux que le rêve transporte
au creux de ses ailes. Il est sourd aux menaces des ans et il va les paupières closes, dépasse les étoiles, ose. Il va,
par delà les horloges.
La
raison me crie : fini, fini, le temps nous est décompté. Mais l'enfant voyage au gré de son ignorance parmi les comètes
endimanchées, les troupeaux d'astéroïdes qui flânent sans berger. Il va, demande où se cache Dieu, aux soleils, aux trous noirs
dévoreurs des mondes. Peut-être l'un d'eux a-t-il englouti le
président des célicoles ?
Monsieur
le Physicien me dit : tous tes bouts de temps errent dans l'air
ou le non air sur le dos d'un rai de lumière. Avec eux l'enfant que tu étais, bondit d'image en image.
Mais moi je voudrais un trajet sans bris, rester intact d'un bout à l'autre de ma vie et m'acheminer ainsi dans la conscience fluide que j'existe tout au long de ce chemin. Me souvenir que je meurs à la fin de l'histoire pour renaître à l'autre bout.
Ne rien modifier, ni les coups reçus ni les bonheurs endimanchés ?
Non je voudrais bien retoucher, agrémenter, corriger. A chacun de mes passages effacer le malheur ou l'erreur, garder les rires et les amplifier, me tailler une vie sur mesure et la contempler quand elle se déroule ainsi augmentée d'un trait, d'un sourire, d'une maladie gommée, d'une tragédie congédiée, d'une tristesse débarrassée. Heureux en boucle.
Mais moi je voudrais un trajet sans bris, rester intact d'un bout à l'autre de ma vie et m'acheminer ainsi dans la conscience fluide que j'existe tout au long de ce chemin. Me souvenir que je meurs à la fin de l'histoire pour renaître à l'autre bout.
Ne rien modifier, ni les coups reçus ni les bonheurs endimanchés ?
Non je voudrais bien retoucher, agrémenter, corriger. A chacun de mes passages effacer le malheur ou l'erreur, garder les rires et les amplifier, me tailler une vie sur mesure et la contempler quand elle se déroule ainsi augmentée d'un trait, d'un sourire, d'une maladie gommée, d'une tragédie congédiée, d'une tristesse débarrassée. Heureux en boucle.
Mais
ta conscience n'est pas science me répond monsieur le Physicien. Pas
touche aux données sinon…
sinon ?
D'autres toi même se mettent dans l'arène et chevauchent ton trait de lumière.
Plusieurs vies, où ma conscience s'abîme partagée entre mon moi et mon moi prime, encombreraient l'espace temps? Que c'est bon, ne serait ce qu'un moment, de se sentir multiplié, cacophonique et morcelé.
sinon ?
D'autres toi même se mettent dans l'arène et chevauchent ton trait de lumière.
Plusieurs vies, où ma conscience s'abîme partagée entre mon moi et mon moi prime, encombreraient l'espace temps? Que c'est bon, ne serait ce qu'un moment, de se sentir multiplié, cacophonique et morcelé.
Monsieur
le physicien se fâche et me gronde : on n'efface rien, on ne
fait que cumuler.
Quel
bazar ! Pas touche aux manettes mon garçon ce n'est pas toi le
patron.
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