8h
j'm'lève et j'regard' le soleil.
Pas
besoin d'un réveil.
J'm
fais un bon café
et
pis je me laiss' aller
à
voyager derrière mes carreaux.
Et
j'vais loin dès l'matin
avec
ma tartin' de pain
et
mes rêves à gogo.
Je
verrai bien l'orient
ou
bien encor l'occident
si
seul'ment j'avais l'temps
de
fair l'tour de mon appartement.
Mais
voilà je suis bien trop pris
avec
mon agenda d'folie.
Midi
j'reste encor au lit :
ça
s'remue trop dans c'pays.
Alors
je me laisse aller
et
je r 'garde le soleil
jusqu'à
m'aveugler.
Après
c'est plus pareil,
le
soir s'amèn sur l'bout des pieds
sans que j'le vois se pointer.
Trop
tard pour s'affoler,
la
nuit va tout régler,
Mes
factur et pis mon loyer.
Pas
la peine d'larmoyer,
d'main
j'me mets au turbin
dès
8h le matin.
Demain
c'est déjà aujourd'hui,
pas
vu filer son matin,
la
faut' à l'alcool de la nuit,
je
sais c'est pas malin.
Si
j'ouv' mes yeux enfin,
dehors
c'est plus l'mêm' refrain.
Y
a la crise toute grise
et
sa bande qui défrise.
Ell's
zon' tout l'trottoir
où
les hom' circul't en noir.
Stop,
ne m'fais pas le coup d'l'espoir,
demain
sera jamais le matin du grand soir.
Alors ?
Alors ;
j'laisse
filer mon corps
entr'
Rsa et peur du dehors,
jusqu'à
ce que la mort
fass'
les comptes et règl' mon sort
d'un
tranchant sans remord.
En
attendant j'laisse la bride
sur
le cou d'mes heur'
et
j'fil' des nuits torrid'
ent'
minuit et cinq heur'.
8h
j'me lève j'regard' le soleil
jusqu'à
l'ultim' sommeil.
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