Vivre, vivre malgré ce qu’il en coûte, vivre envers et contre tous, rester droit dans sa vie, les pieds plantés dedans, enracinés dans son sang, vivre parce que c’est beau, vivre les dents serrées, le front haut, le regard droit devant, se réjouir de la beauté du monde. Vivre parce que l’on sait que c’est fragile comme un p’tit oiseau, comme un brin de vie, que ça s’évapore dans un cri, qu’ça peut se diluer dans une flaque rouge, les larmes d’un enfant, dans la bêtise de l’homme, pour une histoire de dieu!
Mais elle est maline, la vie, elle se faufile dans les creux de l’oubli, glisse entre deux pierres, s’enracine dans la terre qui la porte, se fait fleur ou brin d’herbe, chant d’aurore et rire d’enfants, murmure d’eau, goutte de pluie. Parce qu’elle se fait chat ou chien, animal, végétal. Y a que l’homme qui la prend et la délaisse qui l’abandonne ou la rejette. L’amour et la détresse, le bonheur et son contraire, tout, il y a tout dans la vie, l’élan qui pousse en avant, glorifie le jour présent et le détruit dans un même mouvement.