Tabou
photo patrick giordano |
...ta boule ta boule de nerfs
tanguera entre le jour et la nuit tant que tant que le temps, temps
livresque,
tant que ta fresque, ta presque ivresse ne se sera brisée sur la
lame du tabou, tant qu'elle ne priera éprise d'un regret, un regret
d'absolu, regret d'absolution. Ta solution n'est pas dans le regret,
l'absolution n'est pas dans le secret, la mise au secret de ta faute.
Avoue. Ta boule de
pêchers – noyau dense danse sur le tabou, dans ce tas de boue où
ta boule de nerfs, pelote de secrets recrée à la craie l'âcre
poison que le sacré souillé
injectera dans ta
joue qui bout sous le feu de l'acte.
Et sa chair sous tes doigts, sa
chair pas cher payée pour l'outrage endurée, l'outrage sans âge,
l'outre passé par où l'homme sans foi ni voix se crèvera les yeux
face à sa
vérité. Le mâle
mal, le mâle en proie à son désir s'aveugle s'acharne sa chair
contre sa chair, trop chère trop trop chère mère trop cher le prix
à payer pour ta chair tabou. Le prix du mal. Le mâle ne sait pas,
le mâle ne veut pas, ni connaître ni reconnaître l'offense.
Trop chère mère : n'être
que chair de femme pour le mâle désir d'un fils, mâle défi du
dieu, dieu le père, paire fils et père, fils et mère impères et
manque, manque de loi et le sang du père sur ta main sur ta peau,
et la boue, la boue sur tes mains, boue tabou qui dénonce ton crime
de chair. Et la chair insiste, un geste inceste. Le mal est fils,
mâle erre, les
yeux brûlés au feu de mille et un regrets.
Texte, © Joël Carayon
Texte, © Joël Carayon