mardi 24 février 2015

Ça ne fait rien

Jeune, j'aimais la nuit
pour ses fastes fastidieux,
j'aimais la nuit et ses néons
qui vous invitent d'un clin d’œil
à venir voir à l'intérieur.

J'aimais la nuit dans ses habits sexy, la nuit qui joue avec les si.

La nuit, ses comédiens, sa comédie,
la nuit et ses voiles d'alcool
sur nos yeux appesantis de rêves,
la nuit, ses jeux de drôles de rôles,
la nuit et ses tragédies
dans les recoins obscurs.

Ça ne fait rien car au petit matin
les ombres s'en retournent en Chine
derrière leurs écrans d'artifice.

Ça ne fait rien car au petit matin
il n'y a plus que des gens de l'ordinaire,
des gens sans l'épaisseur de l’apparat
et ça fait rire le soleil.

Texte, © Joël Carayon